Cinq ans après Marvel’s Spider-Man | 3 petites années après Spider-Man Miles Morales, Insomniac remet le couvert avec Spider-Man 2, une suite directe aux aventures des deux hommes araignées ! Alors, est-ce que c’est une “toile de maître” sur PS5 ? Découvrez, sans plus attendre, notre verdict.
Pour rappel, Marvel's Spider-Man 2 sortira le 20 octobre 2023 en exclusivité sur PlayStation 5.
L’araignée sympa du quartier est de retour, ou plutôt les araignées sympas ! Non non, vous ne voyez pas double… dans Marvel’s Spider-Man 2, le studio Insomniac nous fait incarner à tour de rôle Peter Parker et Miles Morales. C’est une suite directe au standalone consacré à ce dernier. Neuf mois plus tard, les deux héros mènent un quotidien plus ou moins tranquille, zigzaguant entre vie perso (entrée à l’université pour l’un et hypothèque de la maison de May pour l’autre) et vie “professionnelle”, avec le masque. D’ailleurs, de ce côté-là, c’est pas la joie. Un certain Kraven, en quête d’une proie ultime, se pointe à New York avec toute sa clique, sans parler du Symbiote, substance mystérieuse qui va tout doucement aliéner l'esprit de Peter. Avec tout cela, Parker et Miles ne seront pas trop de deux.
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Un Spider-Man, deux héros :
Dans Marvel’s Spider-Man 2, certaines missions principales sont 100% dédiées à Peter, d’autres à Miles - et d’autres encore vous font passer de l’un à l’autre dans le cadre d’une seule et même séquence ! Pour ce qui est des balades dans l’open world et de la plupart des activités annexes, à vous de voir… En tout cas, grâce au SSD de la PS5, changer de héros se fait en un clin d'œil.
Who you gonna call… BLOCKBUSTER !
C’est donc dans ce contexte que débute l’aventure, après une introduction ultra-impressionnante qui nous rappelle à quel point Insomniac sait y faire avec cet univers. Côté mise en scène : rien à redire, le studio fait des merveilles - avec une action follement hollywoodienne qui va parfois chercher un cran plus loin que Marvel’s Spider-Man, Spider-Man Miles Morales, grâce aux points de vue distincts des deux héros (qu’ils soient côte à côte voire éloignés de plusieurs centaines de mètres). Après oui, pas de quoi crier au génie, mais impossible de rester insensible non plus. Le casting y est aussi pour quelque chose. Comme par le passé, Miles, Peter ainsi que Mary Jane sont des personnages assez attachants, animés par une écriture humaine souvent drôle, parfois touchante. La nouvelle tête Harry Osborn s'insère bien dans ce moule. On aurait juste aimé qu’Insomniac creuse un peu plus certaines problématiques perso de Miles | Peter, et qu’il profite de ces passages à la sauce Naughty Dog pour réellement raconter quelque chose (pas pour étaler une surenchère d’interactions). Bref, à l’image de ses prédécesseurs, Spider-Man 2 reste plutôt classique dans ce qu’il propose, mais il colle à la peau.
Classique, car on retrouve un titre d’action-aventure avec, au-delà des missions principales, un open world à explorer librement, des crimes aléatoires, des activités | quêtes annexes. Eh oui, les requêtes de l’appli “ASDQ” font leur retour, avec un travail notable pour les rendre plus surprenantes et parfois même un peu touchantes. Elles ne sont d’ailleurs pas très nombreuses, dans la mesure où elles sont accompagnées d’aventures secondaires réservées à Miles et à Peter. Du côté de l’araignée aguerrie, il faudra percer le mystère de La Flamme - pas l’émission de Jonathan Cohen - et de ses fanatiques, alors que le tisseur de Brooklyn devra donner un coup de main à sa communauté | à ses camarades de la Vision Academy. Sur ce point, c’est Parker qui a l’avantage, avec un arc qui a parfois l’étoffe de la campagne. Celui de Miles ressemble aux requêtes de l’ASDQ avec quelques jolies idées en prime. Dans l’ensemble, Insomniac fait des efforts sur les récits secondaires de Spider-Man, et ça se sent.
La grosse (grosse) pomme
Mais la ville de New York, deux fois plus grande qu’auparavant et à présent composée de quatorze quartiers distincts, cache d’autres secrets. Des crystaux de l’Homme-Sable, des antres du Rôdeur, des Spider-Bots - ou (encore une fois) des expériences scientifiques avec des génomes à associer. Oui, pour étoffer sa formule, Insomniac s’appuie sur de nouveaux mini-jeux | gameplay contextuels, et c’est pas forcément l’idéal. Mais, ces activités annexes sont assez complémentaires et occupent agréablement nos balades entre deux quêtes principales ! Surtout, Insomniac introduit souvent des “twists” à ces à-côtés et leur confère une toile de fond narrative. Chaque cristal de l’Homme-Sable sera, par exemple, l’occasion d’en apprendre plus sur son passé, chaque cache du Rôdeur introduit une nouvelle énigme ainsi que des infos sur l’ancienne vie de malfrat de l’oncle de Miles. Même les bases des adeptes de Kraven proposent une idée sympathique. Il faut en nettoyer trois pour révéler le QG principal, un gros bâtiment où vous pouvez choisir votre héros, votre approche, et désactiver des pièges. De plus : certaines activités cachent un joli cadeau quand elles sont terminées à 100%.
Bref, l'un dans l’autre, on rechigne rarement à faire une petite quête secondaire. C’est quelque chose qui se fait naturellement ! Plus encore qu’auparavant : se déplacer toile au vent dans Spider-Man 2 est un régal absolu, grâce à des effets de vitesse, des animations encore plus saisissantes que par le passé. Surtout, il faut saluer l’arrivée des Web Wings (alias la wingsuit), qui dynamise encore un peu plus l’ensemble et évite ces moments gênants où il n’y a plus de building pour planter sa toile, comme au-dessus de Central Park. Chaque fois qu’on valide une mission, on a qu’une seule envie, faire des acrobaties dans les rues de New York. D’ailleurs, précision importante : ici, il n’y a plus de Tour de surveillance à activer pour faire apparaître les activités annexes. Chacune d’entre-elles est désormais visible à l’aide d’un indice visuel clair à l’horizon (un nuage de sable ; un halo lumineux). Un plus qui rend l’exploration de Spider-Man plus naturelle et fluide, sans avoir à détacher les yeux de la grosse pomme. On en profite pour évoquer la somptueuse modélisation de la ville, aussi bien irréprochable pour ses hauteurs que pour sa vie piétonne, vibrante… Malgré un moteur qui accuse doucement le poids des années, notamment pour certains visages, ce second épisode est souvent splendide, notamment grâce à l’utilisation des reflets réalistes du “Ray-Tracing”, activés par défaut.
En 30 ou en 60 FPS ?
Comme tous les gros jeux sur PS5, Spider-Man 2 propose deux modes graphiques : un Fidélité, en 30 images par seconde et un Performance, avec un framerate multiplié par deux… Dans les deux cas, la résolution reste sensiblement la même / le Ray-Tracing est activé par défaut. Mais, dans le premier mode, ces reflets réalistes sont boostés au maximum - notamment sur l’eau et sur certaines fenêtres. Croyez-nous, ça fait parfois la différence. Qui plus est, sur les écrans les plus récents, Spider-Man 2 peut atteindre 40 FPS en Fidélité, grâce au VRR et à une sortie 120hz.
Un grand pouvoir…
Plus que d’occuper vos balades, les quêtes et activités secondaires sont aussi un pan indissociable de la progression, comme dans Marvel’s Spider-Man | Spider-Man Miles Morales. En marge de l’XP classique, chaque mission vous rapportera des ressources précises (Jetons de ville | héros, Pièces high-tech, etc). Bien sûr, les objets les plus rares sont nécessaires pour déverrouiller les meilleures compétences. À ce propos, Spider-Man 2 fait peau neuve : aux côtés des skilltree de Miles et Peter, permettant d’améliorer leurs pouvoirs, il y a à présent un arbre commun pour les deux tisseurs afin de débloquer d’autres coups de base et de nouveaux mouvements pour se déplacer. Par-dessus le marché, les “Composants de tenue” font leur arrivée, avec des upgrades plus “RPG” (santé, dégâts, vitesse, concentration). Sans oublier les diverses améliorations des Gadgets, ces outils qui sont très utiles en combat. Au global, ce second épisode propose une marge de progression certes classique mais plutôt satisfaisante (60 niveaux au total), avec des bonus qui valent parfois vraiment le détour.
Le spider-sense du style :
En marge des compétences, les ressources de Spider-Man 2 servent à acheter des tenues 100% cosmétiques, dispo au fur et à mesure de l’aventure principale. Au total, il y a 65 costumes, sans compter les divers coloris. Certains se débloquent après avoir terminé un certain type de quêtes annexes. C’est un peut-être un détail pour vous mais pour les Spider-fans ça veut dire beaucoup.
D’ailleurs, les combats, parlons-en. Sur la base des deux précédents volets, Marvel’s Spider-Man 2 s’appuie sur le même socle : attaque standard avec Carré ; frappe de toile (pour se projeter très vite sur un ennemi) avec Triangle ; esquive avec Rond ; R1+L1 afin de faire tournoyer et lancer un objet du décor ; sans oublier les coups de grâce dévastateurs, une fois la barre de concentration remplie. Sur ce point, Miles et Peter disposent du même arsenal… et on apprécie l’arrivée de gestes inédits, comme la possibilité de saisir puis de tirer un ennemi vers la droite ou la gauche, bien pratique pour pousser quelqu’un dans le vide ou le plaquer contre une étagère prête à s’écrouler ! On aime aussi les autres combos aériens, qui nous manquaient un peu par le passé, ainsi que l’ajout de la parade.
…Implique de grandes responsabilités
Précisons, cependant, que les mouvements les plus savoureux de ce Spider-Man 2 doivent d’abord être débloqués depuis l’arbre de compétences - ce qui nous laisse avec un personnage de base où l’on retrouve certes ses marques, mais peut-être un peu trop… Au niveau du “coeur gameplay” des combats, il manque sans doute une mécanique phare pour donner au titre des airs de vraie suite. Au final, le plus gros ajout est la possibilité de faire appel à quatre pouvoirs et quatre gadgets à tout moment, en maintenant R1 ou L1 enfoncé ! C’est certes pratique - quand les ennemis déboulent en nombre - et il y a moyen de trouver des synergies intéressantes, mais c’est à peu près tout. On note ce même écueil pour les phases d’infiltration, seulement renouvelées par l’arrivée des Spider Webs, des cordes en toile qui permettent de créer des “ponts” au niveau du plafond. Ça permet d’être plus libre de ses mouvements en étant discret et d’enchaîner les pièges de toile un peu plus facilement. Notons, toutefois, que même si l'évolution du gameplay est timide, il conserve les mêmes qualités que par le passé. Enfin, mention spéciale pour les phases avec MJ, plus intéressantes et “badass”.
Bref, c’est une formule toujours aussi fluide et agréable, mais ça manque un peu de matière. Pour en revenir aux combats, l’arrivée du Peter Parker version Symbiote dans la seconde partie de l’aventure fait clairement du bien. Ce Spider-Man dark offre une approche plus beat’em all avec des capacités violentes et percutantes. Manette en main, c’est assez grisant… On aime aussi son mode Furie, où il ne fait qu’une bouchée des vilains dans un déluge de coups absolument jouïssif ! Au final, on trouve même que le Symbiote arrive un peu tard dans l’aventure, et que la première partie de Spider-Man 2 aurait pu profiter d’une différence plus évidente entre le gameplay de Miles-Peter. À terme, ce dernier aura l’avantage pour l’action, alors que l’araignée de Brooklyn gardera son étiquette infiltration, avec son invisibilité (une distinction susceptible d’avoir son importance, surtout pour les QG de Kraven). D’ailleurs, l’arrivée du Symbiote ne donne pas qu’un coup de fouet au gameplay, mais aussi au récit. Dans sa seconde partie : Marvel’s Spider-Man 2 lâche les chevaux et part dans une surenchère tout à fait délectable, avec boss sur boss, scène d’action sur scène d’action ! De quoi garder en mémoire un blockbuster certes classique, mais qui fait très bien son boulot. Comptez 25 à 30h pour un 100%.
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Conclusion
Points forts
- L’exploration plus fluide et dynamique
- La mise en scène encore plus aboutie
- Le Spider-Man dark, un régal à manier
- Missions annexes (plus intéressantes)
- Souvent splendide avec le ray-tracing
- 2nd partie qui pète dans tous les sens
- Quelques surprises qui valent le détour
Points faibles
- Un gameplay à l’évolution timide, surtout avec deux héros
- Une structure en monde ouvert que vous connaissez déjà
- Encore un trop grand recours aux “mini-jeux”
- Petit manque côté écriture de Miles et Peter
Note de la rédaction
Spider-Man 2 est un blockbuster grand public très réussi, qui plaira sans problème aux fans de la licence. L’aventure est plus explosive que jamais, avec une technique parfois vraiment impressionnante, un New York deux fois plus grand que par le passé et même des missions annexes plus fouillées. Cela étant dit, Insomniac se repose un peu trop sur les forces (et les faiblesses) des précédents opus, ratant l’occasion d’amener le gameplay et l’écriture un peu plus loin. Au final, ça manque un peu de souffle, de matière pour donner vie à un deuxième épisode à la hauteur de nos attentes, mais on a quand même passé un excellent moment.
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